Dans les salles

Le mystère et la fascination entourent « Border », le thriller scandinave

Vous savez, la peur qu’ont certaines personnes à l’idée de monter dans des montagnes russes ou autres attractions à sensations fortes ? Eh bien, j’ai cette peur, mais envers les films d’horreur et dérangeants. Par habitude, je les évite car je sais que ça va me retourner l’estomac et je préfère ne pas connaître cette sensation, quitte à passer à côté d’un bon film. Ça aurait été typiquement le cas de Border, aka Gräns en suédois. Si j’avais vu la bande-annonce avant de m’engager dans la salle de ciné, jamais je n’aurais tenté le diable.

Le synopsis pourtant ne révèle rien d’extraordinaire, une douanière fait une fixette sur une personne qu’elle suspecte un jour, et une étrange affaire va se dérouler qui va la mener à une quête identitaire. En lisant ça, je ne me suis pas trop posé de questions, j’ai cru que ce serait un thriller nordique habituel dont j’apprécie énormément le style. Primé à Cannes, sélectionné au TIFF et en compétition officielle à Londres également, c’était donc une valeur sûre. Eh bien… Une valeur sûre, certainement, mais pas comme je le croyais.

Même si à de NOMBREUSES REPRISES j’ai dû fermer les yeux (et que mon voisin a dû me prendre pour une folle) car c’en était trop pour mon esprit innocent et protégé, il faut le reconnaître, je n’ai jamais vu de film comme Border (peut-être parce que j’évite les films de ce genre ?!). La réalisation est de premier ordre et l’histoire… eh bien, je n’ai même pas de point de comparaison tellement c’est un OVNI. Je serais vraiment curieuse de savoir comment il a été pitché pour être vendu.

En fait, en tant que point de vue extérieur, le spectateur soupçonne que quelque chose d’inhabituel se trame dès le début, mais n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Les événements se succèdent et tout se révèle petit à petit à un excellent rythme, pas trop rapide ni trop pressé, et avec brio.

Il faut le reconnaître, il y a des plans repoussants et fascinants à la fois. Le maquillage et les prosthétiques sont dingues en tout cas, hyper bien foutus. J’ai eu l’impression d’avoir 12 ans devant mon premier (et dernier) film d’horreur quoi. Sauf que Border ne rentre pas dans ce genre en soi, c’est juste très réaliste et hyper simpliste, ce qui rend l’histoire encore plus facile à avaler.

En fait, le film est adapté d’une nouvelle écrite par John Ajvide Lindqvist, un auteur suédois dans la mouvance des Stephen King ou Anne Rice. Ça donne une idée du style : perturbant. En apprenant ça, j’ai tout de suite mieux compris le film. Vous rajoutez une pincée de patte scandinave et vous obtenez Border.

Pour tous les cinéphiles adeptes d’originalité et qui considèrent qu’elle n’existe pas dans le cinéma, le film d’Abi Abbasi pourrait vous convaincre du contraire et vous impressionner.

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